Quand Déodat se « décentralise lui-même »
Déodat est malheureux à Paris. Paris et son ciel bas et maussade, son froid pénétrant. Paris et son parisianisme, ses écoles et ses chapelles artistiques. Sa thèse de fin d’études à la Schola Cantorum dresse en forme de pamphlet le bilan de onze années de vie artistique passées à la capitale, qu’il quitte définitivement fin 1909.

 

 

 

Quand Ravel jalouse Séverac
« J’aurais aussi voulu m’excuser de vous plagier. Mais ça, ce n’est vraiment pas de ma faute. Aussi, pouvais-je me douter qu’il pût y avoir tant de rapports entre Une Barque sur l’Océan et Un Mas en Fête ?!!! »
Le critique musical Pierre Lalo a avancé que Ravel se serait inspiré du Séverac d’En Languedoc pour écrire sa fameuse Barque sur l’océan. Piqué au vif, Ravel ironise dans une lettre adressée à Déodat.

 

 

 

L’ami de Picasso
Déodat a rencontré le peintre espagnol alors qu’il était installé avec ses pinceaux au Bateau-Lavoir, la fameuse résidence d’artistes perchée sur la butte Montmartre. L’amitié entre les deux hommes a été sincère et profonde. « Oui, Déodat de Séverac est toujours un des meilleurs souvenirs de ma vie d’art » écrit-il au dessous du portrait de son ami, 30 ans après sa disparition.

 

 

 

Dans la famille « peintres », je demande…
Chez les Séverac, à la suite du père Gilbert, un peintre accompli lié à Monet, tous les enfants barbouillent, crayonnent ou croquent. Déodat profite de chaque cours d’harmonie ou de contrepoint pour exercer son coup de crayon, généralement pour caricaturer ses professeurs. Cette fois-ci, il s’est immortalisé dans cet autoportrait.

 

 

 

Le peintre du mystère et le chantre de la terre
Déodat de Séverac, qui a ses entrées dans nombre de salons et cercles d’artistes parisiens, est un habitué des vendredis du peintre d’Odilon Redon, avenue de Wagram. Il y croise Maurice Bouchor, Joris-Karl Huysmanns ou Maurice Denis. Des années plus tard, Séverac retrouve Redon à l’abbaye de Fontfroide. Ce dernier, âgé de 70 ans, parachève son chef-d’œuvre testamentaire Le Jour et La Nuit et intègre sur sa toile le visage de Déodat.