“ Une bibliothèque verte est une bibliothèque modèle, qui promeut et exemplifie une vision différente de faire société : sobre, voire renonçant, tout en cherchant à accentuer son rayonnement et son attractivité ; co-inventant des formes de communauté locale ; inspirant des solutions vertueuses (low tech ; éco-conception ; local ; prêt d’objets extra-documentaires ; tri des déchets ; recyclage ; mutualisation ; etc.).”
Les bibliothèques s’engagent en faveur de l’écologie, se positionnent comme des acteurs dans la transition écologique et tendent à atteindre cette définition de la bibliothèque verte idéale…

Mais où en est on ? Quel chemin reste-t-il à parcourir ?

Le prêt, qui est l’activité historique d’une bibliothèque est “vertueux par essence”, ne l’oublions pas ! La bibliothèque a en effet inventé un modèle de “co-lecturage” pertinent d’un point de vue écologique. Un même document (livre, DVD, magazine, partition…) passe de main en main, d’une maison à un appartement de très nombreuses fois, plutôt que chacun achète son document.
Avec un réseau de 22 médiathèques et bibliothèques à Toulouse, ce sont plus de 1 638 000 documents disponibles. Emprunter participe donc à une démarche plus éthique et plus durable.
Il convient donc pour les bibliothèques de continuer et de maximiser cette activité historique car plus l’activité de “co-lecturage” sera importante, plus l’empreinte carbone baissera.

Les premières enquêtes menées au sujet des équipements et du bâtiment révèlent que les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre dans une bibliothèque sont l’énergie (électricité, chauffage, climatisation) et les immobilisations (tous les équipements amortis sur plusieurs années : meubles, hi-fi, rénovation) contrairement aux secteurs « achats » (de documents et du matériel d’équipement) « navettes de livres » ou « déchets ».
Il faudrait donc baisser les consommations d’énergie, par exemple en isolant mieux ou en réduisant le chauffage et la climatisation et baisser les coûts d’immobilisation, en gardant plus longtemps les meubles, télévisions, ordinateurs, etc.).

Les bibliothèques doivent jouer un “rôle pour accompagner à la transformation des mentalités de son public” afin d’agir en faveur de la transition écologique.

Pour ce faire, elles peuvent :

– continuer et maximiser leur activité historique.
– Participer davantage encore à la médiation verte, en mettant à disposition des collections riches autour de l’écologie, en proposant des animations (rencontres, ateliers, débats, etc.) et des partenariats au niveau du territoire. Elles doivent faire du lien, co-construire avec les acteurs verts et sociaux locaux. Ce temps fort autour de l’écologie entre ainsi dans cette démarche globale de médiation verte.
– être inspirants : afficher et promouvoir les démarches internes vertes, les éco-gestes (qui concernent tout le personnel), ce qui permet de baisser l’empreinte carbone d’une part et d’autre part de donner exemple en matière de nouvelles pratiques.

Sources Pascal KRAJEWSKI, La « bibliothèque verte », pour quoi faire ? : le rôle des bibliothèques dans la transition écologique
Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 30 mai 2023