L’édifice en verre, métal et briques, longtemps appelé la « porte Marengo » ou Arche, est situé dans le quartier Marengo à Toulouse, sur l’emplacement de l’ancienne école vétérinaire de Toulouse, démolie en 1965.
Conçu en 2002-2003 par le cabinet d’architecture de Jean-Pierre Buffi associé au cabinet d’architecture toulousain Séquences et Architectes Associés, il abrite entre autres la Médiathèque José Cabanis, ouverte en 2004.

Impossible de ne pas remarquer la Médiathèque José Cabanis, tant son architecture est grandiose ! Le bâtiment en forme d’arche se dresse au bout des allées Jean-Jaurès en laissant visible une partie de la perspective vers Jolimont, que l’on percevait avant la construction. Véritable symbole du renouveau du quartier, lien entre passé et futur, le monument est en marge de la structure urbaine du centre historique. La figure de la porte classique, symétrique, est ici transgressée : les deux piles sont de largeurs différentes.

En effet, cette arche asymétrique est constituée de deux volumes reliés sous terre et dans le ciel, aux vocations différentes : celui de droite, plus large, accueille la Médiathèque tandis que celui de gauche renferme des services de Toulouse Métropole. Ils sont reliés au dernier étage par un belvédère qui offre un panorama sur la ville et répond à la place Wilson. Chaque bloc est aussi connecté sous terre à un réseau par lequel on peut accéder à la gare de trains, de bus locaux et régionaux et au métro.

Le bâtiment de 13 500 m2 mélange des lignes modernes, un peu strictes, et divers matériaux mariant la chaleur de la terre cuite et du bois et la luminosité du verre et du métal. Le parvis, conçu comme un élément fédérateur, est revêtu d’une composition de Guy de Rougemont, réalisée en dalles de granit gris, noir, blanc et rose. La façade arrière est habillée de briques, l’avant, majoritairement couvert de verre, est rythmé par la superposition de pare-soleil en terre cuite, alternant pleins et vides pour protéger sans occulter la vue. En effet, en plus de leur fonctionnalité de régulation thermique, ces panneaux ont pour but de créer « un filtre entre la luminosité extérieure de la ville et l’atmosphère plus intime des espaces de lecture et de vie à l’intérieur », expliquait alors Jean-Pierre Buffi, mais aussi de rythmer la façade et de reproduire la couleur des toits et des murs de la ville en brique rouge.
À l’intérieur du bâtiment, un puits creusé sur les quatre premiers étages et le sous-sol confère au bâtiment une hauteur appréciable. Chaque étage est relié par un grand escalier en spirale constitué de lames métalliques dont la forme hélicoïdale vient appuyer l’effet de verticalité.
Les niveaux accessibles au public sont organisés autour d’un vide central qui offre une vision globale. Un ascenseur panoramique permet également de découvrir les toits de tuiles du quartier du 10 avril jusqu’à la colonne de l’Observatoire de Jolimont. Enfin, la toiture conçue comme une résille devient une cinquième façade directement visible depuis la colline de Jolimont.
Quant au rez-de jardin, il s’ouvre sur une cour anglaise paysagée (eucalyptus, palmiers…), recouverte de dalles de briques dessinant un motif au point de Hongrie. C’est en septembre 2023 que le Carrelet de la Garonne, œuvre de l’artiste designer matali crasset, y a pris place.
Pour aménager le bâtiment, il a été fait appel à des designers contemporains. Le mobilier est soigné, les espaces pensés et les tapisseries des années 1950 de Marc Saint-Saëns y ont longtemps été bienvenues pour réchauffer le béton, jusqu’au réaménagement du hall en juin 2019 et leur rapatriement dans les collections du Musée des Abattoirs.

La Médiathèque José Cabanis deviendra rapidement tête de pont du réseau avec la création progressive de nouvelles bibliothèques dans les quartiers de la ville, pour arriver au nombre de 22 aujourd’hui. Les missions sociales, éducatives, scientifiques et culturelles s’en sont trouvées confirmées et amplifiées.

SOURCES : TOULOUSE PASSIONS, NUMÉRO SPÉCIAL MÉDIATHÈQUE JOSÉ CABANIS – MAI 2004