Avec déjà 3 albums à son actif :  Samsara (2014), Pagan Science (2016) et, celui qui nous intéresse ici, Death And Consolation (2019), The Well, trio originaire d’Austin au Texas, propose un heavy metal marqué par une dualité entre psychédélisme et noirceur. Une rencontre entre Black Sabbath d’un côté et The Cure et Joy Division de l’autre.

Sabbah ouvre le bal. D’emblée, le ton est donné : à l’introduction orientale succède une déflagration sonore et un véritable mur du son. Le grabuge de la guitare de Ian Graham et la lourdeur de la section rythmique (Lisa Alley à la basse et Jason Sullivan à la batterie) combiné à un chant à l’unisson nous ramène dans l’atmosphère psychédélique du début des seventies.

 

Le ton se durcit avec Raven : plus énergique, entraînant et compact. Ce titre a tout du single efficace : riffs et refrains accrocheurs, piano qui allège (vraiment un tout petit peu !) une rythmique martelée (le mot est faible) par la batterie de Jason Sullivan jusqu’au bouquet sonore final. Néanmoins, l’ambiance commence à sérieusement s’assombrir.

 

Le tempo ralentit et devient plus lourd avec Death Song, voire oppressant sur Cup of Peace, toujours contrebalancé par ce chant au ton posé et calme. Dans cette atmosphère sombre voire dépressive, l’ombre de Black Sabbath et de Joy Division planent surtout à l’écoute de Eyes Of God et Act II.  Avec Freedom Above, on s’enfonce davantage mais avec plus de sobriété et même de douceur. L’agressivité sonore du début de l’album laisse place à une complainte vocale qui n’est pas sans rappeler la trilogie cold wave des albums de The Cure : Seventeen Seconds (1980), Faith (1981), Pornography (1982). On se laisse enrouler par ces sonorités froides pour mieux appréhender ce mal-être et finir par trouver un certain réconfort.

 

L’album se termine sur une note à nouveau dynamique et puissante  :  rythmique lourde, tempo lent et usage et de nombreux effets de distorsion (fuzz, larsen,  wah-wah , chorus). A l’écoute de This is how the world ends et Endlessnight, ce sont les fantômes d’Alice In Chains, Soundgarden et Sonic Youth, pour ne citer qu’eux,  qui viennent nous hanter comme l’illustre ce clip.

Sans être révolutionnaire, The Well montre, avec Death And Consolation, une maîtrise de plusieurs courants musicaux : heavy metal et psychédelisme des 70’s, froideur et noirceur du post-punk des 80’s et vacarme et sensibilité du grunge des 90’s.