Sur leur premier album les Strokes  chantaient Take it or leave it, que l’on peut traduire par A prendre ou à laisser. A la première écoute du nouveau single des Strokes At the door quelques semaines plus tôt, je me suis dit « Oh mon Dieu, qu’est-ce que c’est que ça ? » et c’était plutôt leave it.

Tous ces synthétiseurs, mais quand la batterie et les guitares allaient-elles faire leur entrée ? J’avais l’impression d’un très mauvais titre de variété.

Fan absolu du premier album Is this it?  de la voix éraillée de Julian Casablancas, des guitares acérées, ces  New-Yorkais nous rappelaient une fois de plus que le rock dont on nous annonçait régulièrement la mort clinique était bien vivant. Souvenez-vous :

Alors que c’était-il passé pour qu’on arrive là? Le deuxième single Bad decisions un peu plus « pop » que le précédent a eu tendance à me réconcilier avec la bande à Casablancas :

Enfin est arrivé The new abnormal. Alors que dire de cet album ? Je suis passé par tous les états, de « c’est vraiment nul » à « c’est vraiment une grosse … (mot de Cambronne) ». En une seule écoute, cet album était déjà catalogué. A ranger au plus profond des oubliettes de l’histoire du rock et ne retenir des Strokes que les trois premiers albums et oublier le reste. Mais ma mémoire ne me faisant pas encore trop défaut, je me suis souvenu d’albums que j’avais cloués au pilori après une écoute trop rapide et sans doute pas assez attentive avant de me rendre compte que j’avais dénigré des disques qui me sont devenus indispensables, je pense notamment à Talking Heads que j’ai détesté avant de devenir accro à David Byrne et sa bande, il en va de même pour Andy Partridge et XTC. J’ai donc persisté et me suis astreint à plusieurs écoutes de ce nouvel opus. Les jours et les écoutes passants…je n’arrive toujours pas à me forger une opinion. J’avais presque fini par l’apprécier avant de faire machine arrière et de me dire que non finalement, ce n’était pas possible, je ne pouvais pas aimer un tel disque. Ce disque est à la fois indispensable et insupportable à l’image du titre d’ouverture The adults are talking : 

cette voix trop aiguë de Casablancas, cette rythmique un peu « niaise » mais en même temps une mélodie accrocheuse. Même ce Brooklyn bridge to  chorus  qui débute par une musique électro digne des grandes soirées Maritie et Gilbert Carpentier (référence qui ne dira rien aux moins de 40 ans, j’en suis désolé) et qui finalement évolue vers une pop plutôt agréable

Alors, au final, ce sixième album des Strokes bon disque ou supercherie ? Je vous laisse vous en remettre à votre jugement car après plus d’une vingtaine d’écoutes, je suis toujours incapable de dire s’il est à prendre ou à laisser.

Prochainement disponible dans nos bacs.