En cherchant l’autre jour des références musicales pour un de nos abonnés, je suis tombée par le plus grand des hasards sur deux artistes pour le moins originaux, les accusés se nomment Barbara Rivage et Mathilde Fernandez.
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Disquovery c’est le lien subliminal entre le discothécaire et les usagers mélomanes de la bibliothèque, oui, oui rien que ça !

 

 

Bien, sur ce, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre première découverte, le duo renais Barbara Rivage composé de Vivien Tacinelli à la guitare et au chant et de Roxane Argouin au chant et au clavier.

Certains entendent les influences des Rita dans leur musique. Alors oui certes il y a de ça avec la voix grave et particulière de Roxane, mais des Rita qui auraient méchamment fauté avec Joy Division alors !

Quant à moi, je pense à Fishbach directement, je retrouve les sonorités, les inflexions de voix de cette artiste si singulière que j’aime tant. Cet EP est d’ailleurs produit par Michaël Declerk, l’artisan du son de Fishbach. Et si cette chronique n’est pas strictement dédiée à Flora Fishbach, elle n’en reste pas moins la grande prêtresse du retour des années 80. Non mais regardez-moi ce clip  ! Cette fille est un paradigme temporel à elle toute seule, j’adore !!!

 

 

Au niveau musical les synthés 80 sont omniprésents chez Barbara Rivage avec toutefois un je ne sais quoi de très moderne qui évite totalement de tomber dans la redite sans intérêt.
Les cinq titres de ce mini album intitulé « Eternité » rivalisent à coup de refrains entêtants et d’un style déjà bien affirmé à la frontière de la pop mélancolique et d’une énergie rock soutenue par les boucles de clavier et les riffs de guitares psychédéliques.
La voix de Roxane est pour beaucoup dans le côté hypnotique que procure la musique du duo rennais. Le chant est syncopé, parfois à la limite de la scansion, avec pour résultat de forcer l’auditeur à porter une attention accrue aux textes.

 

 

Le fil conducteur est évident entre Barbara Rivage et Mathilde Fernandez. Ici encore c’est une voix singulière de femme qui tient la barre, toujours surfant sur le revival eighties remis au goût du jour. La jeune chanteuse niçoise cite sans complexe Mylène Farmer dans la liste de ses influences musicales. Elle officie également en duo avec Paul Seul sous le nom d’Ascendant Vierge dans une veine un peu plus électro pop.

 

 

La voix est également ultra particulière, haut perchée ou plus sombre dans les basses, on aime on on déteste. Là on se rapproche de l’univers de Kate Bush, parfois théâtralisé à l’extrême mais néanmoins délicieux.
Dans son projet solo homonyme, Mathilde Fernandez bascule aussi dans le côté sombre de la cold wave à grand coup de synthé et de reverb.

Certains vont penser que tout ça est finalement too much, à des années lumière du minimaliste actuel, qui, lui, serait de bon goût. Et pourtant, pour ma part, c’est la réutilisation du soi disant mauvais goût des années 80 qui fait toute la beauté de la chose. Loin des productions aseptisées, on tombe ici dans un traitement épique du son qui donne envie de chanter très, très fort.
Tout comme chez sa consœur Fishbach, Mathilde Fernandez manie la langue avec maestria en n’hésitant pas à inventer des choses qui n’existent pas. A l’image de son single « Erotive » dont le seul titre est à lui seul une invitation à un nouveau lexique.

 

 

Après le succès immense de la série Stranger Things qui nous plonge avec bonheur dans la nostalgie des années 80 et remet au goût du jour des chansons oubliées comme le « Running up that hill » de Kate Bush, Barbara Rivage et Mathilde Fernandez partent sur les traces de Fishbach pour créer leur propre monde à l’envers musical, et c’est un vrai régal.