Il y a quelques années, un usager venait au pôle musique en demandant : « Je veux du blues !!!! ». Je ne l’ai pas revu depuis et je le regrette car je lui proposerai bien ce petit chef d’oeuvre sorti en 2012 : Muddy Waters & The Rolling Stones – Live at the Checkerboard Lounge, Chicago 1981.
Cette année là, les Rolling Stones sont au sommet de leur popularité avec l’album Tattoo You. Leur tournée mondiale démarre aux Etats-Unis avec un show énorme dans des stades pleins à ras bord.

Un concert « intimiste » des Stones pendant la tournée américaine de 1981.

Le 22 novembre, ils débarquent à Chicago, un des lieux saints du blues et se rendent le soir même au club Checkboard Lounge où Muddy Waters, leur père spirituel, est sur scène avec d’autres grands noms du blues : Lefty Dizz, Buddy Guy, Junior Wells et Nick Charles. Après une longue traversée du désert, il a effectué un retour en force avec l’album Hard Again en 1977. Impossible pour les Stones de ne pas aller voir celui qui les a influencé jusqu’à leur nom. Ce que tous les fidèles espèrent finit par se produire : Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood et leur pianiste Ian Stewart rejoignent le maître sur scène pour une performance historique et disponible en CD, DVD et vinyle depuis 2012 (31 ans d’attentes : mieux vaut Richards que jamais!).

Mick Jagger : « Excusez moi mais je sors du sport et je n’ai pas eu le temps de me changer. »

Assis au milieu de la scène sur une chaise haute tel un sorcier vaudou (Dixit Keith Richards), Le maître demande à ses disciples de le rejoindre pour Baby Please Don’t Go.

S’ensuit Hoochie Coochie Man :

Le grand moment est sans conteste Mannish Boy, le titre, le plus connu de Muddy Waters et qu’une célèbre marque de jean utilisera pour un spot publicitaire en 1989.

Avec l’arrivée de Lefty Dizz, Buddy Guy et Junior Wells, on entre dans une autre dimension. Keith Richards évoque ce souvenir de manière spirituelle dans le documentaire  25×5 : The Continuing Adventures of the Rolling Stones (1989) : « Ronnie et moi étions au paradis. » et ça se voit !

Même Buddy Guy à la fin de Next Time You See Me a du mal à cacher son émotion : « What can I say ? What can I say? »

Lefty Dizz : « C’est marrant de jouer à l’envers. »

Buddy Guy : « Alors les jeunots ? On la connaît sa gamme pentatonique ? »

Après ce concert, le mieux est d’aller à la Médiathèque José Cabanis pour tester la Music Box et emprunter les guides touristiques pour préparer son pélerinage à Chicago.